Ouverture du cheval incomplet

Photos d'Alexia Autissier
Master I, Didactique visuelle – Haute école des arts du Rhin
Photos André Bihler
enseignant de l'atelier de Didactique visuelle – Haute école des arts du Rhin

Le 28 novembre 2017, à l'initiative de Christophe Degueurce, directeur de l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort et conservateur du musée Fragonard d’Alfort, Caroline Marchal et Ségolène Walle, conservatrices-restauratrices ont ouvert le cheval Auzoux du musée, un modèle pédagogique militaire en papier mâché fabriqué en 1848 par la Dr Louis Auzoux, qu'elles avaient restauré il y a sept années de cela.

Vous pouvez découvrir ici l'enchaînement des étapes de cette manipulation particulièrement délicate. Après avoir ôté la moitié gauche de la tête du cheval, ainsi que sa jambe gauche, la partie supérieure du corps bascule vers l'arrière. Cela permet d’exposer très exactement le point de vue d'un chirurgien équin lors d’une opération ou d’une dissection alors que le cheval réel est couché sur le côté sur une table. La queue du cheval vient se ficher dans sa jambe arrière droite, un ingénieux système de contrepoids interne à la structure assure la stabilité de l'ensemble. Chacun des organes principaux peut être observé, retiré et manipulé afin de révéler couche après couche, pièce après pièce, l'anatomie équine, jusqu’au détail des valves du coeur. L’ensemble de dix-neuf pièces détachables comprend mille neuf cent quatre-vingt-cinq détails anatomiques.

On voit le cæcum, la première partie du côlon, un appendice très imposant chez le cheval, avec les grands ténias, le colon, l’intestin grêle, la vessie. Ce qui est impressionnant ici est de pouvoir observer les artères qui se rendent à l’intestin comme les veines, et par-dessus les nerfs du système ortho et para sympathique, en un mot toute la motricité intestinale fidèlement figurée. On voit également le diaphragme qui limite la cage thoracique de la cavité abdominale, le coeur qui affleure et les poumons fidèles à ce que l’on peut observer à la radio aujourd’hui. Il y a plus de notions anatomiques représentées sur ce cheval que tout ce qui était connu à l’époque de sa création. L'état de conservation de ce facsimilé est spectaculaire, respectant à la fois la morphologie et les couleurs réelles des pièces anatomiques d'un cadavre frais.

Nous tenons à remercier chaleureusement Christophe Degueurce ainsi que Caroline Marchal et Ségolène Walle pour cette expérience exceptionnelle, dont un film de la collection Art'propos constitue la mémoire :  Hyppoclaste.